mercredi 1 juillet 2009

Ecole d’architecture du Parc-Nord : la résidence Central Parc peut-elle dormir tranquille ?

Depuis plusieurs semaines, les propriétaires et les résidents de Central Parc, une grosse résidence du quartier Parc-Nord, manifestent une certaine inquiétude. En effet, dans le cadre des projets d’aménagement de l’ancienne école d’architecture, il est question de créer une large voie qui empiéterait sur leur résidence et détruirait certains des espaces verts qui l’environnent.

Les rumeurs les plus contradictoires circulant sur la question, le groupe d’opposition «Gauche démocrate» s’est saisi du sujet et, à l’issue du conseil municipal du 30 juin, Gilles DUFLOS a posé la question suivante :

«Monsieur le Maire, chers collègues,

Au cours de l’année passée, la municipalité a chargé un cabinet d’urbanisme et d’architecture, le cabinet ALBERT AMAR-GEREAU CONSEIL, d’étudier différents scénarii d’évolution de l’ancienne école d’architecture située aux abords du parc André-Malraux, à quelques mètres des bâtiments de la résidence Central Parc.

Le cabinet AMAR a rendu son rapport fin Novembre 2008.

Parmi les propositions de ce rapport figure (Ch. III - § 3.1) l’idée de relier cette école d’architecture à la rue Salvador-Allende par une chaussée de 16 mètres de large qui serait créée en supprimant les espaces verts du square Le Corbusier, et en empiétant de façon significative sur le terrain de la résidence Central Parc dont haies et jardins seraient également sacrifiés.

Ce projet est surprenant car, sans compter ses aspects techniques, il est incohérent avec l’esprit urbanistique du quartier comme avec son schéma directeur d’aménagement. Il semble néanmoins avoir été pris au sérieux par votre majorité, puisque aucun démenti n’y a été apporté (en dehors des propos rassurants de M. MARCHAL, président du conseil de quartier du Parc-Nord) et que les croquis et schémas le détaillant figurent en bonne place sur le site internet de la mairie, à la rubrique «Aménagement - Devenir de l’école d’architecture».

Les habitants de la résidence Central Parc se sont donc à juste titre alarmés de ce qu’ils perçoivent comme une menace, à la fois pour leur propriété, pour leur environnement et pour leur qualité de vie. Leur inquiétude est allée jusqu’à envoyer un courrier collectif de protestation à la Préfecture et à envisager la création d’une association de défense.

C’est pourquoi, en leur nom, nous vous demandons, M. le Maire, de nous dire avec précision et de façon ferme ce qu’il en est. Ce projet de chaussée partant de l’école d’architecture et empiétant sur Central Parc est-il réellement à l’étude, ou doit-il l’être à plus ou moins court terme ? Ou bien a-t-il d’ores et déjà été écarté comme irrecevable ?

Nous insistons sur le fait que, à nos yeux comme à ceux des habitants de la résidence concernée, votre réponse vaudra prise de position pour l’avenir. Suivant la teneur de cette réponse, les résidents de Central Parc seront rassurés ou devront se mobiliser contre un projet qu’ils estiment à juste titre inadapté.

Je vous remercie.»


La réponse de la municipalité de Nanterre à cette question a été donnée par M. PERREAU-BEZOUILLE, premier adjoint au maire chargé des Finances, de l’International et de la Vie urbaine. En voici le texte intégral :

«Comme j’ai eu l’occasion de le souligner à la séance du conseil municipal du 10 février dernier, la responsabilité première sur ce site reste celle de l’Etat qui est encore et toujours propriétaire des lieux.

Pour rappel, en 2005 le ministère des finances avait décidé de vendre l’équipement comme « simple ensemble immobilier » pour un montant de 26 450 000 € sans prendre en compte sa vocation culturelle initiale ni même avoir mesuré la force de sa localisation au sein d’un quartier résidentiel ouvert sur les Terrasses et le parc André Malraux.

Toujours en 2005, pour mémoire en mai, l’Etat a refusé de vendre le site à la ville (qui en proposait 3 600 000 €). Heureusement que face à ces refus nous ne sommes pas restés inactifs et que dans le cadre du PLU, nous avons toujours indiqué que ce site serait un emplacement réservé à usage d’équipement.

Depuis nous avons travaillé de manière partenariale et en l’espace de 8 mois, trois réunions publiques se sont tenues.

Afin non seulement d’informer habitants et acteurs locaux des discussions en cours sur le devenir de l’école d’architecture mais de les associer pour co-construire un projet alors que l’Etat propriétaire des lieux, les a laissé dans un total abandon.

La dernière rencontre a eu lieu au le 19 mai et je vous invite à prendre connaissance des échanges par le biais du site internet de la ville.

Comme à chacune des réunions organisées, j’ai, avec le maire, rappelé que le rapport rendu par le cabinet AMAR dessinait des prospectives, montrait les enjeux et correspondait à une étape de questionnement du projet. Monsieur AMAR lui-même présent le 19 mai a directement répondu aux inquiétudes exprimées par les résidents de Central Parc.

Je le répète aucune décision n’a été prise sur la réalisation d’une voie de 16 mètres.

Cette hypothèse comme d’autres n’est pas un simple coup de crayon magique dans la volonté créatrice de la ville, c’est une des pistes de travail du rapport qui pose avant tout la question de l’accès.

Et celle-ci reste entièrement conditionnée par la nature même du projet, par les travaux exigés comme par le respect des normes de sécurité et revient plus fondamentalement sur la nécessité de créer des liaisons en relation avec les possibilités offertes par le parti pris des Terrasses.

La ville de Nanterre accompagnée par l’agence ALGOE dans le cadre d’une AMO va commencer à poser les différentes options.

L’insertion de l’ancienne école d’architecture prendra évidemment en compte le tissu urbain dans lequel elle évoluera. C’est l’objectif de l’intervention de la ville.»

Je ne sais pas si les résidents de Central Parc se sentiront rassurés par ce discours. De mon point de vue, il ne répond pas à la question posée et laisse ouvertes toutes les pistes, y compris celle de la fameuse voie de 16 m de large. Car si «aucune décision n’a été prise», rien ne dit non plus que cette hypothèse a été écartée. La menace plane donc toujours.

Il faut d'ailleurs signaler que, dans les premières minutes du conseil municipal, M. MARCHAL, président du groupe socialiste et animateur du conseil de quartier du Parc-Nord, a lui-même pris la parole pour dénoncer les «coups de crayon magiques» du cabinet AMAR et l'attitude ambiguë de la Mairie sur cette question.

Affaire à suivre…

Ch. Romain
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